Environnement social précoce, usure physiologique et état de santé à l’âge adulte : un bref état de l’art

Fecha

2016-06-07

Autores

Delpierre, Cyrille
Barboza Solís, Cristina
Castagné, Raphaële
Lang, Thierry
Kelly-Irving, Michelle

Título de la revista

ISSN de la revista

Título del volumen

Editor

Resumen

Le concept d’incorporation biologique de l’environnement, en particulier social, désigne la façon dont le social devient biologique. Une incorporation biologique différentielle en fonction des groupes sociaux, en réponse à des environnements socialement différenciés, pourrait expliquer en partie comment se construisent le gradient social de santé et donc in fine les inégalités sociales de santé. Une question clé est de savoir comment mesurer la réalité physiologique ou l’expression biologique de cette incorporation chez l’humain. Le concept de charge allostatique (CA) renvoie à l’idée d’une usure biologique globale, découlant de l’adaptation à l’environnement via les systèmes de réponse au stress. La CA représente ainsi le prix payé par l’organisme au cours du temps pour s’adapter aux demandes de l’environnement. En pratique, la CA correspond à une mesure composite de divers systèmes physiologiques. Les résultats de la littérature, incluant des travaux que nous avons menés à partir de cohortes britanniques, montrent une capacité de la CA à prédire la santé future meilleure que chacun des biomarqueurs la composant pris séparément, ou que d’autres scores composites comme le syndrome métabolique. Les études portant sur les déterminants sociaux de la CA retrouvent par ailleurs un gradient social de la CA, se construisant dès l’enfance et tout au long de la vie. La CA pourrait donc être un proxypertinent de l’incorporation biologique des environnements, notamment sociaux. Il reste néanmoins un certain nombre de questions qui méritent attention avant l’opérationnalisation en pratique courante de la CA dans une perspective d’interventions de santé publique, en particulier la validité des systèmes et des biomarqueurs utilisés et la prise en compte de l’aspect dynamique de cette mesure.
The biological embedding of the environment, in particular the social environment is a concept that refers to how the social becomes biological. A socially stratified biological embedding occurs in response to socially distributed environmental factors. This may partly explain how the social gradient in health and ultimately social inequalities in health are built over time. A key question is how to measure the physiological reality or the biological expression of this embodiment in humans. The concept of allostatic load (AL) refers to the idea of a global physiological wear and tear resulting from the adaptation to the environment through the stress response systems. It represents the price paid by the body over time to adapt to environmental challenges. In practice, AL corresponds to a composite measure of various physiological systems. The literature, including the work we have done using British birth cohorts, shows that AL is better at predicting subsequent health than each biomarker analyzed separately or than other composite scores like metabolic syndrome. Moreover, studies on the social determinants of AL have observed that AL followed a social gradient starting in childhood and through adulthood. AL could thus be a relevant proxy for the biological embedding of the social environment. A number of issues need attention before operationalizing AL in practice. The definition, inclusion and validity of identified physiological systems, the selection of biomarkers and the dynamic aspect of this measure all require consideration, especially in relation to public health implications.

Descripción

Palabras clave

Inégalités sociales de santé, Environnement social, Social inequalities in health, Social environment

Citación

http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2016/16-17/pdf/2016_16-17_1.pdf